Improvisation d’une nuit !


Quand nous terminons notre journée, nous rêvons tous, d’avance, à une nuit réparatrice qui nous permet de vaquer le lendemain à nos occupations, dans la sérénité ! Nous vivons, bien malgré nous, d’autres nuits dans l’insomnie sans comprendre les causes.

La nuit dernière, je rêvais que je bougeais beaucoup, en entraînant mon mari dans ma folle aventure. Complètement transie, je me regardais nager dans la piscine entre les hélicoptères des arbres, les feuilles que le vent dirigeait vers moi, et les gouttes que la pluie précipitait sur moi à torrent.

J’interrogeais mon subconscient. « Est-ce que je rêve, ou vis-je des moments de voyage astral? » Je prenais conscience que mon subconscient ne voyait pas l’utilité de me répondre, peut-être trop endormi ! Le temps s’écoulait à la vitesse de la lumière, et ne m’atteignait pas.

Puis, je me suis levée, encore ensommeillée, pour visiter la salle d’eau de la chambre à plusieurs reprises, ou possiblement pour échapper à ce temps qui s’échappait ! Ma dernière visite à la salle d’eau me fit vivre une expérience qui sort de l’ordinaire. En revenant vers le lit, et en fixant le corridor, j’aperçus une lumière inopportune qui me défia.

Mon cerveau vérifia la présence de mon mari à mes côtés, et mon intuition me poussa à agir rapidement, dans le but de le protéger ! Sans réfléchir aux périls possibles, je me levai et j’entrepris de parcourir de corridor à pas de chat, en suivant la lueur qui émergeait de la cuisine. Rendue au milieu du corridor, mon côté rationnel, réveillé à son tour, me posa une question sournoise. « Comment vas-tu réagir face à cet intrus ? »

Je répétais « Intrus, intrus ! Intrus dans ma maison ? » Je savais que mon intuition me donnait une information pertinente ! Je ne transportais aucun objet pour me défendre, mais je pensais, « Comment faire pour qu’il décampe au plus vite, sans m’attaquer ? » Je voyais la porte de la cuisine béer, je m’approchais doucement, quand, soudain, j’entendis un bruit d’ustensiles !

Mon intuition et mon côté rationnel se réunirent pour poser une première question, « Que cherche-t-il dans mes ustensiles ? Je ne cache pas de l’argent dans le tiroir ! Peut-être qu’il veut satisfaire sa faim ? » Mon cœur charitable entrevit un instant un cortège de réfugiés affamés, affolés par la pluie, inconnue dans leur pays sec, mais le côté rationnel rappela que la cuisine était trop petite pour une tribu, même de pygmées. C’était à moi de trouver une solution intelligente pour donner la chance à l’intrus, ou peut-être l’intruse, une maman monoparentale à bout de ressources, peut-être, de s’échapper sans me blesser ! Puisant dans mes ressources fondamentales, j’ai hurlé un croassement breveté en enfer, à ébranler la maison, « Que voulez-vous ? » Je savais que ce hurlement sortirait probablement mon mari de son sommeil, et le cas échéant le précipiterait à me porter assistance. J’insiste sur le probablement, car son sommeil est plutôt imperméable aux cris.

Je suis demeurée en posture de combat, blindée dans mon pyjama rouge et noir, pendant quelques secondes, dans le corridor, en espérant que ce que j’avais poussé lui ferait prendre la poudre d’escampette, sans m’écraser en passant, dans le meilleur des cas, mais rien ne se produisit ! N’écoutant finalement que mon courage, mon intuition et mon côté rationnel s’étant cachés dans mon bureau, j’avançai lentement jusqu’à la porte de la cuisine. J’aperçus alors mon intrus, un homme aux cheveux blancs, et au teint blanc, aussi blanc que la neige qui vient de recouvrir le sol, qui tenait en tremblant une cuillère dans sa main gauche. La frayeur m’étrangla, et je me vis assassinée à coups de cuillère ! Mais, du fond de mon désespoir, j’entendis une voix émue et déstabilisée demander, « Mais pourquoi as-tu crié ainsi ? »

Cette voix familière me sortit abruptement de mon scénario, et je découvris qu’en réalité l’intrus n’était nul autre que mon mari, qui s’était extirpé du lit pendant ma visite à la salle d’eau ! Ce qui nous nuit n’est pas ce qu’on ne sait pas, mais ce qu’on sait, mais qui est faux ! Il cherchait à se préparer une préparation bovine, de la poudre de petite vache, pour calmer les rides de son estomac. Soulagée et en même temps désarçonnée, je riais de ma bêtise, mais je pensais, Plutôt que d’un désagrément de digestion, il aurait pu mourir d’un AVC, la cuillère à la main !

Mon mari et moi avons ri de bon cœur, tous les deux soulagés, sauf que mon mari aurait préféré que je le réveille, comme une épouse ordinaire, pour vérifier la lumière. Mais, j’ai promis dans mes vœux de mariage de protéger mon mari, alors je fonce. Je me rappelle cependant, selon mon côté rationnel, avoir jouer jadis dans un scénario semblable ! En quelque part, j’ai lu que, « Dotée d’un regard de biche, Nathalie est une femme attendrissante et timide ». Voilà la preuve que je suis adoptée, car je ne pense pas que, pendant ces quelques secondes où je rugissais, mon mari ait vu une femme attendrissante et timide. Mais j’ai cru remarquer que, plus tard, il dormait comme un être qui se sait protégé !

nathalie besson

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